Majestueux et solide, le cheval boulonnais, surnommé « le pur-sang des chevaux de trait », semble sortir du mur entouré par deux goélands. Sur les hauteurs de Boulogne-sur-Mer, à quelques pas d’une vue époustouflante sur la Côte, cette figure du patrimoine local a trouvé toute sa place.
Une création signée Bruno Ghys. Après une première participation avec son compère Jean-Louis Dress sur les coffrets électriques en 2018, l’artiste boulonnais relève le défi de composer un mur. Une grande première. « C’est une belle aventure et un gros challenge » confie l’enseignant de 56 ans. « Au début, je me suis dit que ça allait être difficile mais plus l’échéance approchait plus je me sentais serein. J’ai attaqué le mur sans trop me poser de questions. Représenter un cheval boulonnais par un artiste boulonnais à Boulogne-sur-Mer, c’est un bonheur. Rendre hommage à cette espèce menacée est aussi quelque chose d’important pour moi. Les gens me connaissant déjà pour mes dessins représentant cet animal, l’idée s’est rapidement imposée. Souvent, on a une image assez statique de ce cheval de trait. J’ai donc essayé de représenter un cheval vivant. L’impression de mouvement est vraiment importante. »

Côté technique, pas de bombe mais tout « au petit pinceau » sourit Bruno Ghys. « J’ai d’abord réalisé un croquis chez moi avant de le reproduire à grande échelle avec un quadrillage. » Une œuvre qui marque déjà passants et riverains nombreux à s’arrêter et admirer le travail de l’artiste qui se devine derrière les tubes qui composent l’échafaudage.
Du plaisir donc mais aussi un honneur pour Bruno Ghys. « J’ai toujours trouvé super l’idée l’arrivée du Street Art à Boulogne-sur-Mer. Voir le festival grandir avec la venue d’artistes internationaux est hallucinant. Personnellement, jamais je n’aurai imaginé faire partie du parcours avec un mur. Etre un artiste boulonnais présenté sur la même plaquette que Kobra, c’est un peu comme un chanteur amateur qui ferait la première partie de Bruce Springsteen. C’est un grand honneur. »
Et un bonheur pour les passants qui peuvent désormais découvrir le septième mur métamorphosé de cette sixième édition du festival au numéro 65 de la rue du Chemin Vert.

Le cheval boulonnais
Apprécié par Henri IV et Napoléon Ier, le cheval boulonnais connaît une grande popularité lorsqu’il convoie des chargements de poisson frais entre Boulogne-sur-Mer et Paris, jusqu’à l’arrivée du chemin de fer vers 1850. Avec la modernisation des transports, il est reconverti dans les travaux de force et d’agriculture, travaillant dans les champs de betteraves ou plus rarement comme cheval de fond dans les mines. La modernisation des transports après la Première Guerre mondiale, puis l’arrivée du tracteur après la seconde mettent la race en péril. Des actions de sauvegarde sont menées, dont la création de la route du Poisson qui sera de nouveau organisée en 2022.
Cette race tient ses origines de l’antiquité, et fait partie des quatre plus anciennes races de chevaux de trait.
