Scaf Oner et le graffiti, c’est une longue et belle passion née en plein essor de la culture hip-hop qu’il définit comme « un médicament contre le mal de vivre ». Prendre la bombe a alors rapidement été une évidence. Le début d’un chemin qui l’a amené aujourd’hui à se retrouver à côté de grands noms du street art. Forcément une fierté. « A Boulogne, on retrouve quasiment tous les plus grands. Smug, James Bullough… ce sont des gens que je suis depuis des années. Ce sont des pionniers. Se retrouver dans un festival où ils sont passés est juste dingue. » Attention, être associé à ces figures du mouvement street art ne risque pas de lui faire perdre pied. « Le compliment est le poison des artistes » reprend Scaf. « Si tu commences à y croire, tu vas arrêter de progresser. Réaliser une fresque, c’est juste un « kif » ».

Et s’il ne faut pas chercher de message ou de symbolique particulière à ses créations, elles ont toute un fil conducteur : « garder son âme d’enfant le plus longtemps possible » explique l’artiste originaire de Lorraine. « J’aimerai que les gamins qui voient ce lion s’émerveillent et se créent derrière leur propre histoire. Au fond de moi, j’ai encore 10 ans et ce sont mes dessins d’enfants que je projette sur les murs. Je pense que la vie est faîte de petits plaisir et dessiner et susciter des réactions chez les gens qui voient ça en fait partie. »
Côté technique, place à la bombe sur un format plus grand que les créations réalisées habituellement par l’artiste. « J’aime travailler les détails et surtout la texture, la matière des animaux. Par exemple, passer beaucoup de temps sur le corps d’un poisson et ses écailles. Ici, c’est le poil du lion qui m’intéresse. Donner vraiment cette impression qu’on peut caresser l’animal. »

Reconnu pour ses œuvres en trois dimensions, Scaf aime jouer avec l’espace urbain pour créer des scènes originales. « La 3D est un style qui plait et qui m’a permis de me faire connaître. J’aime me mettre en scène et créer une situation originale. Si elle fait sourire celui qui la voit, j’ai tout gagné. »
A vous désormais de découvrir ce lion qui marque l’entrée de la rue Laennec depuis la rue du Chemin Vert, de vous créer votre propre histoire et d’imaginer une mise en scène originale qui elle aussi, fera peut-être sourire.





