L’art pour soulager les maux, voilà la philosophie qui a accompagné la création d’une fresque murale à l’école Bucaille. Hanna, Aléa, Sorenza et Inès, accompagnées par une éducatrice spécialisée, une psychologue et l’artiste Marika, ont découvert la richesse et les bienfaits de l’expression artistique. Un dessin pour dire bien plus que des mots.

« Heureuse et fière » Voilà les sentiments qui dominent chez les quatre jeunes filles qui posent devant leur fresque et leur « Rafistolé ». Le fruit d’un long et beau travail sur un mur mais surtout sur soi.

Pendant plusieurs semaines, Hanna, Aléa, Sorenza et Inès, âgés de 8 à 12 ans, se sont retrouvés chaque mardi et jeudi pour un cours pas comme les autres. Le rituel était le même. La journée commençait par le dessin du « Rafistolé » du jour. Un personnage créé par l’artiste Marika dans lequel se retrouvent totalement les quatre jeunes filles qui fréquentent l’un des IME (Institut médico-éducatif) du Boulonnais. « Ces enfants ont un passé lourd qui rend leur évolution difficile » explique Carole Catez, éducatrice spécialisée qui les accompagne. « Ce projet artistique leur permet de s’exprimer autrement, de laisser libre court à leur sentiment. »

Après avoir appris les bases du dessin avec l’artiste, les quatre jeunes filles se sont lancées dans ce projet avec enthousiasme. « Ça nous fait beaucoup de bien. Tout ce qu’on a dans le cœur et qu’on n’arrive pas à dire, on le met dans le dessin. On remercie beaucoup Marika de nous aider. Elle est vraiment super ! Des fois, on exprime de la joie, de la tristesse, de la peur ou de l’amour. Et puis après, on parle avec Ide. Elle nous aide à aller mieux. »



Ide Langlais est psychologue à l’IME. Chaque dessin réalisé lui permet de poser des questions, de comprendre le pourquoi de certains sentiments et de travailler avec chaque enfant pour l’aider à avancer. « Les dessins ont très vite révélé des choses très profondes, intimes sans même que les enfants ne s’en rendent compte » explique la jeune femme. « Ce travail sur soi les a vraiment soulagées. Je pense qu’il leur a permis d’accepter les choses. Aujourd’hui, elles se sentent plus légères. Elles ont également plus confiance en elle. »

Cette projection hebdomadaire sur le papier a donc trouvé son prolongement dans la réalisation d’une fresque sur l’un des murs de la salle d’activités de l’école Bucaille. Sur un fond rose, quatre rafistolés ont vu le jour. Une belle projection de soi qui fait la fierté d’Hanna, Aléa, Sorenza et Inès. « On a discuté ensemble pour voir comment elles se projetaient » explique Marika. « On a choisi la position qui les caractérisaient avec la rêveuse, la sportive qui joue au foot, celle qui aime s’accrocher partout ou encore celle qui ne quitte jamais son lapin. On travaille les formes ensemble, j’explique la technique et les filles viennent mettre de la couleur. »

Un beau lien s’est créée entre l’artiste et les enfants dans un projet qui a franchi une étape supplémentaire avec « la réalisation de chaque rafistolé en 3D. Chaque enfant s’est représenté lui-même avec pour seule consigne de ne rien acheter. Tout le matériel utilisé était de la récupération ».

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